Monday, May 18, 2009

Small is beautiful

"Man is small, and, therefore, small is beautiful."

E. F. Schumacher, Small is beautiful.

Sunday, May 10, 2009

Simplicity again

"It is my experience that it is rather more difficult to recapture directness and simplicity than to advance in the direction of ever more sophistication and complexity. Any third-rate engineer or researcher can increase complexity; but it takes a certain flair of real insight to make things simple again."

E. F. Schumacher, Small is beautiful.

See also this post.

From a scientific perspective, I like this viewpoint, and I am always trying to understand what I observe with some explanatory mechanisms based on simple principles. But I am aware that it is also dangerous to go too far in this direction, and that the simple theoretical principles are most often valid only under strong assumptions that are never satisfied in reality, so that their explanatory power is questionable and the possibility that what I observed was the result of something else must at least remain open.

From a philosophical perspective, I dislike this viewpoint, which would lead to a meaningless world where everything is deterministic and we are just complex machines without souls. I prefer the holistic philosophies of people like Ram Dass and Eckhart Tolle.

Sunday, May 3, 2009

Lorsque l'Enfant Paraît


Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.

Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.

La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.

Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !

Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !

Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !

Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !

Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !

Victor Hugo


Je dédicace ce poème (envoyé par ma soeur Lauriane pour l'occasion) à mon fils, Anaël, né le 1er mai 2009.