Saturday, November 13, 2010

L'eau n'est pas un bien mercantile

"Quel est le premier objet de la société? C'est de maintenir les droits imprescriptibles de l'homme. Quel est le premier de ces droits? Celui d'exister. La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d'exister. Toutes les autres sont subordonnées à celle-là; la propriété n'a été instituée ou garantie que pour la cimenter...

Les aliments nécessaires à l'homme sont aussi sacrés que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable à la conserver est une propriété commune à la société entière. Il n'y a que l'excédent qui soit une propriété individuelle, et qui soit abandonnée à l'industrie des commerçants... Toute spéculation mercantile que je fais aux dépens de la vie de mon semblable n'est point un trafic, c'est un brigandage, un fratricide. La liberté du commerce est nécessaire jusqu'au point où la cupidité homicide commence à en abuser."

Maximilien de Robespierre, "Discours sur les subsistances", Discours et rapports à la Convention.
Rapporté dans l'article "Remunicipaliser l'eau", Manière de voir, Le Monde diplomatique, no 112 (août-septembre 2010).

2 comments:

Daniel said...

Interessant rappel
Mais dans la société actuelle la limite de cette approche c'est qu'il n'existe pas de tribunal ni de droit international pour appliquer une telle loi.

De plus ce n'est pas tant la marchandisation de l'eau qui pose souci que son appropriation territoriale. Les conflits de l'eau sont avant tout des guerres pour l'accès à la source des grandes réserves entre états.

Cedric said...

Sans parler du problème de l'appropriation territoriale des sources d'eau entre différents etats, qui nécessiterait une instance internationale pour arbitrer les litiges, je pense qu'au sein même de chaque état la gestion de l'eau potable ne devrait pas être confiée au privé mais devrait faire partie de la sphère publique, pour garantir a tous les membres de la société un accès gratuit à un bien si vital. Cela ne nécessite pas de tribunal ni de droit international.

S'il y a un bien qui ne devrait pas faire l'objet de la loi de l'offre et de la demande, c'est bien l'eau! Et pourtant, ce n'est pas le cas en France...