"«Croire n'est pas voir, dit Teilhard. Autant que personne, j'imagine, je marche parmi les ombres de la foi.»
Et il ajoute:
«Les ombres de la foi... Pour justifier cette vérité si étrangement incompatible avec le soleil divin, les docteurs nous expliquent que le Seigneur, volontairement, se cache, afin d'éprouver notre amour. Il faut être incurablement perdu dans les jeux de l'esprit, il faut n'avoir jamais rencontré en soi et chez les autres la souffrance du doute, pour ne pas sentir ce que cette solution a de haïssable. [...]
Non, Dieu ne se cache pas, j'en suis sûr, pour que nous le cherchions - pas plus qu'il ne nous laisse souffrir pour augmenter nos mérites. Bien au contraire, penché sur la Création qui monte à lui, il travaille de toutes ses forces à la béatifier et à l'illuminer. Comme une mère, il épie son nouveau-né. Mais mes yeux ne sauraient encore le percevoir. Ne faut-il pas justement toute la durée des siècles pour que notre regard s'ouvre à la lumière ?
Nos doutes, comme nos maux, sont le prix et la condition même d'un achèvement universel. J'accepte, dans ces conditions, de marcher jusqu'au bout sur une route dont je suis de plus en plus certain, vers des horizons de plus en plus noyés dans la brume.
Voilà comment je crois.»
(Teilhard de Chardin, cité par Édith de la Héronnière dans "Teilhard de Chardin, une mystique de la traversée", chapitre "Le Tournant")
Tuesday, September 11, 2007
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