"Je pense que l'humanité n'est pas nécessairement la favorite de la nature, que l'humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu'il y a eu 10 millions d'espèces animales jusqu'ici et que 9 millions ont été éliminées. On n'est pas l'espèce élue comme on l'a cru pendant longtemps, la nature peut très bien se passer de nous, et elle ne nous éliminera pas, c'est nous qui pourrions nous éliminer. Et si nous nous éliminons, la nature ne sera pas particulièrement en deuil mais elle continuera à développer d'autres espèces, espérant que ces espèces seront plus en mesure de se préserver et de ne pas se détruire."
Hubert Reeves, dans Conteur d'étoiles, un film de Lolande Cadrin-Rossignol.
La première moitié de ce discours a été repris par les Ogres de Barback dans leur chanson intitulée "Pour tant qu'il y aura des hommes", qui m'a donné envie de regarder le film sur Hubert Reeves.
J'adhère avec cette proposition de Hubert Reeves, plutôt que celle d'hommes religieux comme l'Abbé Pierre ou Teilhard de Chardin, pour qui l'homme est l'aboutissement de la création divine, parce qu'il me paraîtrait très incongru que le créateur de l'univers ait attendu des milliards d'années pour enfin aboutir à l'homme et n'en profiter que quelques millénaires, un éclair au regard de l'âge de l'univers. Cette croyance relève de la même logique que celle qui voulait que la Terre fût au centre de l'univers.
Ce qui ne veut pas dire qu'Hubert Reeves est athée, car il dit dans ce film qu'il ne pense pas que l'univers soit apparu par pur hasard, et que lorsqu'il écoute Mozart ou Beethoven, il se dit qu'il y a quelque chose d'autre, mais sans pouvoir définir de manière plus précise ce qu'est ce "quelque chose d'autre". C'est exactement la position dans laquelle je suis aussi.
Thursday, May 1, 2008
Sommes-nous l'espèce élue ?
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