Wednesday, November 7, 2007

Où sont les morts provoqués par les économistes ?

Tiens, voilà une critique de Jeffrey Sachs, notamment, par Jacques Chavagneux, interviewé par Jacques Sapir, dans Alternatives économiques, cité par Bernard Maris, dans l'antimanuel d'économie. 1: les fourmis, chapitre "Le langage du pouvoir" (je savais bien qu'il fallait que je lise ce livre juste après celui de Jeffrey Sachs, qui m'avait paru assez convainquant, pour avoir des contrepoints !):

"En Russie, la surmortalité actuelle provient en partie de la destruction des systèmes sociaux et d'hygiène, résultat des coupes budgétaires imposées par les économistes qui ont conseillé les gouvernements, de Jeffrey Sachs à Stanley Fischer. Ces économistes ont également sur la conscience la situation de désespoir, de voie sans issue qu'ils ont contribué à créer par leurs conseils erronés: le taux de suicide a explosé chez les jeunes, ainsi que des comportements facilitant la montée de la prostitution ou de la criminalité. On a maints exemples d'une détérioration dramatique des cadres de vie liée aux politiques prescrites par ces experts en Amérique latine, par exemple aujourd'hui en Argentine. Les recettes du FMI ont conduit l'Indonésie au marasme et au bord de l'éclatement interethnique et de la guerre civile, alors que, à l'opposé, la Malaisie traversait la crise de 1997 sans trop de mal en suivant une politique opposée (incluant en particulier le contrôle des changes). Il est clair que les économistes responsables des divers désastres que l'on a connus ne les ont pas voulus. Une bonne partie d'entre eux ont donné leurs conseils avec les meilleures intentions du monde. Rappelons-nous le mot de Guillaume II devant les charniers de la Première Guerre mondiale: «Je n'avais pas voulu cela.» Et rapprochons cette phrase de l'aveu de Michel Camdessus, l'ancien directeur général du FMI, reconnaissant que l'action du FMI avait créé en Russie «un désert institutionnel dans une culture du mensonge». Il n'en reste pas moins que l'on n'est pas jugé sur ses intentions, on l'est sur ses résultats."

Alors, qui a raison ??

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