Monday, November 3, 2008

La soif de domination

"Jetons d'abord un regard sur la fascination du pouvoir, cette soif de domination dont on retrouve les ravages en tout temps et en tout lieu. Quelle lutte implacable pour devenir le leader incontesté d'une entité politique, religieuse, industrielle, mafieuse ou même familiale ! Tous les moyens sont bons pour écraser l'adversaire ou le gêneur. Nous sommes là, pour ainsi dire, au commencement du monde : "Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua" (Genèse 4, 8). Cette fièvre qui monte au cerveau ne surgit-elle pas d'un instinct primaire de meurtre, d'élimination de l'autre, ancré dans la chair au point d'étouffer l'esprit ?"

Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "La pensée et la matière".

Au risque de choquer, je dirais que ceci décrit parfaitement les motivations ultimes que je vois derrière la compétition, quelle qu'elle soit, et ce pourquoi j'en suis venu à l'abhorrer. Je la tolère lorsqu'il s'agit de jouer (sports, échecs, etc ...), mais je la dénonce lorsqu'il s'agit de pouvoir subvenir à ses besoins vitaux, ce qui nous ramène tout simplement à la loi de la jungle.

3 comments:

danielbroche said...

rhaaa mais quelle idée de detester la compétition

c'est pas plus malin que la vénérer

heureusement que la compétition existe sinon on serait tous comme des fourmis stupides !

La vraie question/dilemne c'est comment bien articuler coopération (regulation) et competition (concurrence) afin de faire évoluer le système et que tous bénéficie des avancées

question qui se pose deja dans les textes antiques que je relis en ce moment

Unknown said...

La compétition est naturelle : deux arbres côte à côte vont entrer en compétition pour capter la lumière du soleil (branches et feuilles) et l'eau et les sels minéraux (racines). Il n'y a guère que sur la captation du CO2 qu'ils ne sont que très peu en compétition.
Cette compétition peut mener à la mort d'un des deux, souvent le plus fragile.

Ceci dit, le besoin d'écraser l'autre pour des raisons de pur ego n'apparaît que dans le règne animal (par ex. les loups qui se battent pour choisir le chef de meute). Et même là, il faut bien choisir un chef car la vie en société a besoin d'une autorité.

Après une montée en puissance des valeurs morales comme autorité, versus une autorité attribuée à des personnes, qui garantissait en quelque sorte une meilleure répartition des pouvoirs, les valeur perdent du terrain, "on ne respecte plus rien". Ceci redonne du pouvoir aux individus qui comme Sarkozy, cherchent à se mettre en avant et y arrivent.

So what ? Je ne sais pas trop, je trouve ton commentaire un peu rapide, mais j'avoue ne pas avoir d'avis définitif sur le sujet...

Pour répondre à Daniel :
1) je ne trouve pas les fourmis stupides
2) les fourmis vivent elles aussi la compétition (avec les autres foumilières)
3) compétition et competition (concurrence), n'ont pas tant de chose en commun pour les considérer comme égales...
Mais je retrouve bien là les raccourcis du libéral qui cherche désesperément à justifier la vacuité de ses théories...

Cedric said...

Je voudrais juste préciser que mon commentaire était volontairement court, pour se concentrer sur le point en question (et provoquer des réactions, hé, hé !), sans donner des contrepoints, comme par example celui de ce post.
Mon point de vue reste de me méfier de la compétition, qui me semble-t'il fait appel aux mauvaises pulsions de l'homme, tout en lui reconnaissant certaines vertues comme sa capacité à mobiliser l'énergie de l'homme, pour le meilleur comme pour le pire.