Wednesday, December 31, 2008
Too much meat
Currently, meat consumers do not face pricing that reflects the environmental consequences of their actions, in terms of the loss of biodiversity implicit in land use, in the costs of providing the freshwater, and in the environmental losses associated with the industrial production of feed grains and livestock (for example, the eutrophication of the waterways, with the consequent destruction of marine life). Meat is dramatically underpriced relative to plant products if we take into account the environmental costs of producting it. With more accurate environmentally based pricing (for example, charging appropriate prices for water use and grazing on pasturelands) and more accurate consumer information, it is likely that today's meat consumption would decline markedly, and would not rise as rapidly as it is in China, India, and other fast-growing markets. Given the adverse health consequences of a diet rich in red meats, the public health would also benefit markedly from such a policy."
* Vaclav Smil, Feeding the World: A Challenge for the Twenty-First Century (Boston, Mass.: MIT Press, 2000).
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "A home for all species".
This is an example where I fail to live up to my set of values ! I like meat too much and cannot restrict my consumption volontarily, even if I know that if everybody on Earth ate as much meat as myself, there would not be enough pasturelands to raise the cattle. And even if I was determined enough to restrict my meat consumption, I am sure the majority of people like me would not follow me, so the problem would persist. The solution is therefore to put an economic incentive, like Jeffrey Sachs advocates, i.e. to reflect the true environmental costs in the price of meat. I am always amazed that a hamburger costs less than a salad in a fastfood ! Such abberation should change...
Saturday, December 20, 2008
Water stress and conflict in Africa
"A notable scientific contribution in establishing [the] link [between rising water stress and conflict] was made by Edward Miguel and his colleagues, who found that "drops in rainfall [in Africa] are associated with significantly more conflict...
There is strong evidence that better rainfall makes conflict much less likely in Africa."* The key link seems to be that a decline in rainfall causes the economy to shrink, presumably through the adverse effects on harvests and food supply, and this in turn triggers conflict. What is important is that when the authors compared the explanatory power of rainfall with political variables (such as democracy, ethnic cleavages, religious divisions, colonial heritage) in accounting for the location, and timing of conflicts in Africa, the rainfall variable was more important than the political variables. The research team concluded as follows: "The most obvious reading of these findings is that economic factors trump all others in causing African civil conflicts, and that institutional and political characteristics have much less of an impact."**"
* Edward Miguel, Shanker Satyanath, and Ernest Sergent, "Economic Shocks and Civil Conflict: An Instrumental Variables Approach", Journal of Political Economy 112, no. 4 (2004), pp. 725-753.
** Edward Miguel, "Poverty and Violence", in Lael Brainard and Derek Chollet, eds., Too Poor for Peace? Global Poverty, Conflict and Security in the 21st Century (Washington, D.C.: Brookings Institute Press, 2007), p. 55.
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Securing our water needs".
This is a very worrying relationship, as water stress is forecasted to increase in many places on Earth, as global warming intensifies ! As Jeffrey Sachs adds:
"Water scarcity is, so far, mainly responsible for conflicts within countries rather than between them, yet cross-border confrontations will also become more likely to arise as water stress becomes more extreme."
Thursday, December 18, 2008
On the U.S. not signing the Kyoto Protocol
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Global solutions to climate change".
* high-income signatory countries.
I really hope that things are going to change with Obama as the next U.S. President, for the follow-on to the Kyoto Protocol, to be negociated next year...
Tuesday, December 16, 2008
Sustainability has to be a choice
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "The anthropocene".
Tuesday, December 9, 2008
Neither doomed, nor saved by the "invisible hand"
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Our crowded planet".
Monday, December 1, 2008
R & D financing
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Our crowded planet".
* Research and Development
Saturday, November 29, 2008
Casseurs de pub
Morceaux choisis :
"Nous nous « humanisons » grâce à certaines « valeurs » : les valeurs qui motivent notre engagement sont la liberté, l’égalité, la fraternité, comme il est écrit sur le fronton des mairies de notre pays, mais aussi l’amitié, le partage, la tolérance et le respect de la différence, ou encore le souci des plus faibles d’entre nous. Les seules valeurs de la pub ce sont le fric, la compétition, la loi du plus fort. [...]
C’est ainsi qu’ils font basculer la société entière dans la consommation. Une société où la consommation n’est plus un moyen mais une fin en soi. Une société qui sacralise le profane – la science, la consommation ou l’argent, et qui profane le sacré, c’est-à-dire les valeurs : la Liberté, l’Égalité ou la Fraternité. La pub fait tout pour nous faire oublier que nous sommes des êtres humains. Elle nous réduit à l’état de consommateurs malades et toujours plus voraces. [...]
Pour nous manipuler les publicitaires affirment que nous sommes suffisamment intelligents pour ne pas être influencés par la pub. Dans ce cas, à quoi sert la pub, dont la raison d’être est de vanter un produit, d’influencer notre avis par la mise en scène de messages publicitaires savamment composés, si ce n’est à nous pousser à choisir telle marque plutôt que telle autre ? La rhétorique des publicitaires est la même que celle des fabricants de cigarettes, d’alcool ou d’armes, d’ailleurs les publicitaires travaillent souvent pour eux. Les publicitaires disent que ceux qui critiquent la pub prennent les gens pour des imbéciles. À nouveau, en utilisant ce type d’argument, les publicitaires s’en prennent directement à l’Homme. Car si ce qui définit l’Homme est sa liberté, sa faiblesse caractérise son humanité. Nous sommes humains donc manipulables, influençables, conditionnables. [...]
Pourquoi la pub est-elle une machine à casser la nature ? Parce que la pub pousse les gens à consommer toujours plus. La publicité sert à inventer de faux besoins pour écouler la production toujours croissante d’objets du système industriel. La planète ne peut plus soutenir la boulimie des pays riches. Les ressources naturelles sont surexploitées pour produire ces objets qui deviendront autant de déchets polluants. [...]
La « culture pub » n’existe pas, la pub c’est l’anticulture. La culture nous humanise, elle réenchante le monde. La pub réduit l’Homme à un tube digestif dont l’unique fonction est de consommer. [...]"
Casseurs de pub.
Thursday, November 27, 2008
Ni ange ni bête
J'en ai fait l'expérience. J'ai longtemps couru vers une sainteté exemplaire, conformément au modèle que je me faisais de Thérèse d'Avila, la grande mystique. Je me battais contre le mur de mes défauts et j'enrageais de rester en échec. J'oserais dire que c'est un cas classique, je l'ai souvent rencontré. Il me semble même que la perfection d'une morale laïque, comme celle d'André Comte-Sponville, ne peut aboutir. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est vouloir sortir de la condition humaine. Il m'a fallu des années pour me rendre compte que je portais en moi, dans ma peau, dans mon corps, mon coeur, mon âme, un noyau inextricable de bon et de mauvais."
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Tout est un, l'un est en l'autre, comme les Trois Personnes".
* Blaise Pascal, Pensées.
Tuesday, November 25, 2008
Ce que l'amour est
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Le mouvement d'amour".
Monday, November 24, 2008
Travailler à son propre bonheur et à celui des autres
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Le mouvement d'amour".
Thursday, November 20, 2008
Ce que l'amour n'est pas
Pour autant, la charité est-elle le mouvement inverse ? Serait-elle à chercher dans une sorte d'oubli de soi, de négation de ses propres attentes, de ses désirs ? On me parle de sacrifice, ça me fait rigoler ! Quand on aime, il n'y a pas de sacrifice, mais une dilatation. Le sacrifice, c'est encore de l'égoïsme pur. Celui ou celle qui prétend se sacrifier ne fait que construire l'idole de soi-même, sa statue héroïque de sainte-Nitouche que les autres doivent élever sur l'autel dressé à sa propre gloire."
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Le mouvement d'amour".
Tuesday, November 18, 2008
L'ordre infini de l'amour
Blaise Pascal, Pensées, cité par Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Le mouvement d'amour".
Sunday, November 16, 2008
La métaphore de l'enfance
La métaphore de l'enfance signifie un état, et non un âge, qui ne connaît pas la libido, qui n'est pas inconsciemment avide de s'emparer de la jouissance, de s'emparer de l'autre, mais qui s'offre ingénument, avec confiance. Cet état ne dépend pas des années brèves ou longues, il se manifeste chez celui ou celle qui fait l'expérience de la faiblesse, de l'impuissance radicales et inhérentes à la nature humaine. Vanité, néant que les possessions de la matière ! Elles m'avaient éblouie. Vanité même que les acquisitions de la raison raisonnante ! Elles avaient été ma fierté.
J'allais vivre enfin l'esprit d'enfance pour sortir du doute et du divertissement, pour combler le vide qu'ils avaient créé en moi. Je reprends doucement, sereinement, les étapes passées de mon itinéraire. Je constate que l'étau du vide s'est desserré chaque fois que ma vie a pris le sens du service et du partage. [...]
Bienheureux ceux qui, sans relâche, deviennent enfants ! Ils se libèrent et se livrent à l'infini de l'amour."
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Libération".
* Blaise Pascal, Pensées
Wednesday, November 12, 2008
Plaisir ou bonheur ?
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Jouir".
Monday, November 10, 2008
Economics needs a scientific revolution
"Compared with physics, it seems fair to say that the quantitative success of the economic sciences has been disappointing. Rockets fly to the Moon; energy is extracted from minute changes of atomic mass. What is the flagship achievement of economics? Only its recurrent inability to predict and avert crises, including the current worldwide credit crunch.
Why is this so? Of course, to paraphrase Isaac Newton, modelling the madness of people is more difficult than modelling the motion of planets. But statistical regularities should emerge in the behaviour of large populations, just as the law of ideal gases emerges from the chaotic motion of individual molecules. To me, the crucial difference between modelling in physics and in economics lies rather in how the fields treat the relative role of concepts, equations and empirical data.
Classical economics is built on very strong assumptions that quickly become axioms: the rationality of economic agents (the premise that every economic agent, be that a person or a company, acts to maximize his profits), the 'invisible hand' (that agents, in the pursuit of their own profit, are led to do what is best for society as a whole) and market efficiency (that market prices faithfully reflect all known information about assets), for example. An economist once told me, to my bewilderment: "These concepts are so strong that they supersede any empirical observation." As economist Robert Nelson argued in his book, Economics as Religion (Pennsylvania State Univ. Press, 2002), the marketplace has been deified.
Physicists, on the other hand, have learned to be suspicious of axioms. If empirical observation is incompatible with a model, the model must be trashed or amended, even if it is conceptually beautiful or mathematically convenient. So many accepted ideas have been proven wrong in the history of physics that physicists have grown to be critical and queasy about their own models. [...]
The supposed omniscience and perfect efficacy of a free market stems from economic work done in the 1950s and 1960s, which with hindsight looks more like propaganda against communism than plausible science. In reality, markets are not efficient, humans tend to be over-focused in the short-term and blind in the long-term, and errors get amplified, ultimately leading to collective irrationality, panic and crashes. Free markets are wild markets. [...]Surprisingly, classical economics has no framework through which to understand 'wild' markets, even though their existence is so obvious to the layman. Physics, on the other hand, has developed several models that explain how small perturbations can lead to wild effects. The theory of complexity shows that although a system may have an optimum state, it is sometimes so hard to identify that the system never settles there. This optimum state is not only elusive, it is also hyper-fragile to small changes in the environment, and therefore often irrelevant to understanding what is going on. There are good reasons to believe that this paradigm should apply to economic systems in general and financial markets in particular. We need to break away from classical economics and develop completely different tools. Some behavioural economists and econo-physicists are attempting to do this now, in a patchy way, but their fringe endeavour is not taken seriously by mainstream economics.
While work is done to enhance models, regulation also needs to improve. Innovations in financial products should be scrutinized, crash-tested against extreme scenarios outside the realm of current models and approved by independent agencies, just as we have done with other potentially lethal industries (chemical, pharmaceutical, aerospace, nuclear energy).
Crucially, the mindset of those working in economics and financial engineering needs to change. Economics curricula need to include more natural science. The prerequisites for more stability in the long run are the development of a more pragmatic and realistic representation of what is going on in financial markets, and to focus on data, which should always supersede perfect equations and aesthetic axioms."
Sunday, November 9, 2008
Limites de l'action
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "Jouir".
Le problème est que notre mode de vie, basé sur la compétition, nous pousse à cette course aux résultats, à l'efficacité, à devenir des "sur-hommes". L'action sereine est-elle possible, pour qui veut survivre dans notre monde de fous ?
Thursday, November 6, 2008
Limites de la raison
Le Dieu vivant qui se révèle à l'homme vivant ne se trouve ni à force de raisonnement ni au bout d'une lorgnette. Croyant ou non croyant, il faut se méfier d'un pur intellectualisme, évasion du réel et de l'action. Croyant ou non croyant, il faut se méfier de l'impérialisme de la raison. Livrée à sa seule puissance, la raison se croit capable de tout, de tout embrasser, de tout maîtriser. Ce qui m'a sauvée, c'est de me heurter aux limites de la raison et de, finalement, y consentir."
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "La raison paradoxale".
Je suis conscient des limites de la raison, notament qu'elle ne permet pas de prouver ni réfuter l'existence de Dieu. Mais pour croire, il me manque "l'argument concret de l'existence"...
Tuesday, November 4, 2008
Wind of change
"Take me to the magic of the moment
On a glory night
Where the children of tomorrow dream away
In the wind of change"
Tonight, I am proud of the American people !
Obama, there are so many things to change, I count on you.
Monday, November 3, 2008
La soif de domination
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "La pensée et la matière".
Au risque de choquer, je dirais que ceci décrit parfaitement les motivations ultimes que je vois derrière la compétition, quelle qu'elle soit, et ce pourquoi j'en suis venu à l'abhorrer. Je la tolère lorsqu'il s'agit de jouer (sports, échecs, etc ...), mais je la dénonce lorsqu'il s'agit de pouvoir subvenir à ses besoins vitaux, ce qui nous ramène tout simplement à la loi de la jungle.
Saturday, November 1, 2008
Un esprit sain dans un corps sain
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "La pensée et la matière".
Je suis content d'entendre ça de quelqu'un comme Soeur Emmanuelle !
C'est un des seuls aspects de la philosophie de Gandhi avec lequel je ne suis pas d'accord, à savoir qu'il faut renoncer aux plaisirs de la chair car ils abaissent l'âme. Gandhi avait fait voeu de ne plus faire l'amour avec sa femme et ne mangeait rien d'épicé, par example.
Pour moi si nous avons des sens qui peuvent nous donner des sensations agréables, c'est bien pour en profiter, il faut simplement faire attention de n'en pas devenir esclave.
Wednesday, October 29, 2008
Perversion de la pensée
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "La pensée et la matière".
Sunday, October 26, 2008
Le nez dans le guidon
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "L'inquiétude du sens".
Wednesday, October 22, 2008
Le propre de l'homme
Soeur Emmanuelle, Vivre, à quoi ça sert ?, chapitre "L'inquiétude du sens".
Saturday, October 18, 2008
Convergent and divergent problems
David Orr, commentary in E.F. Schumacher Small is beautiful.
I am a person who likes when a problem can be solved by logic (that's why I chose to become a researcher), and hates when it cannot, because then I don't know which of the many possible solutions to choose, and whether I will choose the best one. This is when you have to listen to our heart, and put your reason on the side.
Sunday, October 5, 2008
The whole man
E. F. Schumacher, Small is beautiful.
Tuesday, September 30, 2008
The meaning of knowledge
Confucius, quoted in Small is beautiful, E. F. Schumacher.
Sunday, September 21, 2008
Peace is the way of solving problems
"Too many of us think [that peace] is impossible. Too many think it is unreal. But that is a dangerous, defeatist belief. It leads to the conclusion that war is inevitable, that mankind is doomed, that we are gripped by forces we cannot control. We need not accept that view. Our problems are manmade ; therefore, they can be solved by man. And man can be as big as he wants. No problem of human destiny is beyond human beings. Man's reason and spirit have often solved the seemingly unsolvable, and we believe they can do it again. I am not referring to the absolute, infinite concept of universal peace and goodwill of which some fantasies and fanatics dream. I do not deny the value of hopes and dreams, but we merely invite discouragement and incredulity by making that our only and immediate goal.
Let us focus instead on a more pratical, more attainable peace, based not on a sudden revolution in human nature but on a gradual evolution in human institutions - on a series of concrete actions and effective agreements which are in the interest of all concerned. There is no single, simple key to this peace ; no grand or magic formula to be adopted by one or two powers. Genuine peace must be the product of many nations, the sum of many acts. It must be dynamic, not static, changing to meet the challenge of each new generation. For peace is a process - a way of solving problems.
So, let us not be blind of our differences - but let us also direct attention to our common interests and to means by which those differences can be resolved. And if we cannot end now our differences, at least we can help make the world safe for diversity. For, in the final analysis, our most basic common link is that we all inhabit this planet. We all breathe the same air. We all cherish our children's future. And we are all mortal."
John F. Kennedy, Peace Address at American University, June 1963, when nuclear war was threatening to explode after the failed CIA-led invasion of Cuba in 1961, and the subsequent positioning of nuclear weapons in Cuba by the Soviet Union in October 1962 (cited by Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Common challenges, common wealth").
Wednesday, September 17, 2008
The threat of fanaticism
"It may seem impossible to conceive of such a cataclysm today, yet the widening arc of war and vituperation, often pitting U.S. foreign policy against global public opinion, reminds us daily of a growing threat to global peace. Today's worry is not only the violence itself but also the messianic fervor with which various combatants are waging their battles. President George W. Bush, Osama bin Laden, and the suicide bombers all claim God's guidance as they launch their attacks against their foes. The world edges closer to catastrophe. In future years the rising power of China and India could further wound U.S. pride and self-confidence, and further ratchet up global tensions."
Jeffrey Sachs, Common Wealth, Economics for a crowded planet, chapter "Common challenges, common wealth".
Sunday, September 14, 2008
Un élément positif de la crise contemporaine
Dans la tempête, quand le navire menace de sombrer, les marins, oubliant leurs conflits et leurs querelles, s'unissent pour tenter de sauver le navire. La mobilisation humaine qui prend de l'essor aujourd'hui à l'échelle planétaire est déjà un élément positif de la crise contemporaine.
Prendre conscience de cette insertion des êtres humains dans cette odyssée cosmique donne un sens profond à l'existence. Après la disparition des idéologies sociales du XXe siècle, cette nouvelle cause est susceptible d'engendrer de nouveaux dynamismes, en particulier chez les jeunes. Elle provoquera, espérons-le, une prise de conscience de notre identité de Terriens, bien au-delà des nationalismes, des racismes et des sexismes.
La complexité et l'intelligence peuvent être viables. Cela dépend de nous ! C'est là un message capital pour les générations à venir."
Hubert Reeves, Mal de Terre, "épilogue".
Thursday, September 11, 2008
Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes !
À la question de Frédéric Lenoir :
"Pour en revenir à la pauvreté dans le monde, je voudrais faire une nouvelle fois allusion au livre du Danois Bjorn Lomborg1, qui affirme que tout va mieux sur la terre, que la pauvreté a plus régressé au cours des cinquante dernières années que dans les cinq derniers siècles et que, pour preuve, l'espérance de vie sur la planète est passée de 30 à 67 ans au cours du XXe siècle. Ces stastiques ne viennent-elles pas contredire le cri d'alarme contre l'accroissement de la misère dont vous vous faites l'écho ?"
Hubert Reeves répond:
"Un immense fossé s'est creusé entre les pays du Nord et ceux du Sud et, au sein même de ces régions, entre les plus riches et les plus pauvres. On ne souffre plus de famine en Europe ni en Amérique du Nord, les soins médicaux se sont améliorés et, en conséquence, l'espérance de vie s'est considérablement allongée.
Telle n'est pas la situation dans bien d'autres pays du monde. Faute de soins et de vaccinations2, 11 millions d'enfants de moins de 5 ans succombent chaque année3.
Une épidémie comme celle du sida illustre bien ce propos4. Tandis qu'elle cause de moins en moins de décès en Occident, grâce à l'usage de médicaments appropriés, on va vers une gigantesque hécatombe en Afrique, dans certains pays d'Asie - notamment en Chine - et dans l'ex-URSS. Autant de régions où les populations n'ont pas accès aux thérapies coûteuses qui permettraient de sauver des centaines de millions de vies. Résultat : dans les régions défavorisées, l'espérance de vie des humains diminue depuis une décennie, en particulier en Afrique, où elle est maintenant de 45 ans5, et dans l'ex-Union soviétique. [...]
En Afrique équatoriale le nombre d'enfants affamés s'est accru au cours des deux dernières décennies6. On prévoit que, en 2025, cinq des huit milliards d'humains souffriront de maladies engendrées par la pollution de l'eau et que vers 2050 plus de 50% de la population sera passée en deçà du seuil de pauvreté. On voit se profiler un avenir où une population de plus en plus réduite, profitant d'un luxe toujours plus grand, se barricadera en ghettos aseptisés et armés contre une population immense de déshérités qui tentera de survivre et de lutter contre la faim et la maladie dans un environnement toujours plus dégradé... [...]
Le grand défi, auquel l'humanité est aujourd'hui confrontée, c'est de mettre en oeuvre un développement économique durable qui ne laisse pas au bord de la route des populations entières du globe et qui respecte les équilibres naturels de la Terre. C'est loin d'être impossible : cela demande simplement une volonté politique concertée des États industrialisés."
1. Bjorn Lomborg, The Skeptikal Environnementalist. Measuring the Real State of the World, Cambridge University Press, 2001.
2. Selon la World Health Organization, seulement 5% des dépenses de recherche biomédicale portent sur les maladies affectant 95% des gens pauvres.
3. Rapport du Programme des Nations unies pour le développement, Cedres, 2001.
4. "AIDS erodes decades of progress", Vital Signs, 2001.
5. Autour de 45 ans au lieu de 67 ans en moyenne, et en baisse depuis 1990; voir "Life expectancy in Africa", Vital Signs, 1999, p. 100.
6. Mai 2002 : le Programme des Nations unies pour l'environnement publie son "Troisième rapport sur l'avenir de l'environnement mondial".
Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Le spectre de la misère planétaire".
Monday, September 8, 2008
Electromagnetic fields at home
I am reading in parallel to other books the book by B. Blake Levitt, Electromanetic fields, a consumer's guide to the issues and how to protect ourselves. After a first part on the fundamentals of electromagnetism and standards historic, a second part on the medical issues potentially related to electromagnetic fields (EMFs), I have finally reached the last part on how to measure our exposure and how to mitigate it. Levitt proposes a simple experiment, which I recommend everybody to perform : take a portable radio, tune it in between radio stations so as to listen to the background noise (the results are more spectacular on the AM band than on the FM band, and I chose the lowest AM frequency on my radio, around 500 KHz). Then get the radio close to any electric appliance in your home or office, and listen how the noise increases next to them. The strongest noise came from my laptop, desktop, TV, and microwave oven. Even when these devices were turned off, they still emitted strong EM noise. Only when I unplugged them from the wall socket did the noise disappear. So, simply by laziness to unplug our electrical devices when we don't use them, we waste energy and expose ourselves to potentially harmful EMFs ! To remedy the laziness issue, one solution is to buy power strips with switches, and plug your applicances on them, so that you only need to push the switch off to "unplug" everything.
About the harmfulness of EMFs, there are thousands of studies that show statistically significant relationships between various illnesses, including cancers, and high exposure to EMFs in lab animals as well as in humans. There are also hypotheses being refined to explain such relationships. For example, a possible link would be through the secretion of melatonin by the pineal gland, located in the middle of the brain. Melatonin destroys free radicals in the body and has anticancer properties, among other things. Melatonin production is elevated at night, but has been found to be suppressed by EMFs "at frequencies not far above those of earth's natural magnetic background and within the scope of the common household ranges of 50 to 60 Hz. If melatonin's production is suppressed at night, due to particular EMF exposures from electric blankets, waterbed heaters, or ambiant background exposures, health repercussions may be especially severe." (Chapter "The body's electrical system").
So after this experiment, I barely dare sitting in front of my laptop (well, I am sitting in front of it right now, writing this post, and during most of the day, 5-7 days a week !). What can I do about that ? This is my main work tool !...
But for sure now I am going to unplug most of my electric appliances before going to bed. I'll save energy, and perhaps some years of life before getting cancers or Alzheimer's or God knows what...
Wednesday, September 3, 2008
Une espèce parmi tant d'autres
* Genèse (I, 26-30)
Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Les animaux, nos frères".
Tuesday, September 2, 2008
Nos amis les animaux
Gustave Flaubert, cité par Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Les animaux, nos frères".
Monday, September 1, 2008
Nucléaire : la solution miraculeuse ?
"Tout bien considéré, le nucléaire n'apparaît-il pas comme la meilleure solution présente, dans la mesure où il ne participe pas au réchauffement de la planète ?"
Hubert Reeves répond:
"Effectivement, le nucléaire semble à première vue le moyen idéal pour résoudre à la fois le problème de l'énergie et celui du réchauffement. J'ai d'ailleurs été naguère un ardent défenseur de ce mode d'énergie. Pourtant je vais expliciter mes réticences et essayer de montrer qu'à mon avis c'est une mauvaise solution, dont il faudrait se passer le plus vite possible. [...]
Pendant des années j'ai continué à penser que l'énergie nucléaire civile était vraiment l'énergie de l'avenir et que les problèmes techniques seraient rapidement résolus (la « fuite en avant » : une attitude qui a joué et qui continue à jouer un grand rôle chez les protagonistes du nucléaire). [...] Car les problèmes posés par ce mode d'extraction de l'énergie se sont révélés beaucoup plus coriaces que prévu. Je me suis peu à peu rendu compte que l'humanité se lançait dans une technologie que personne ne maîtrisait : ni le problème des déchets ni les conséquences d'un accident majeur.
Mais ce qui me paraît le plus préoccupant, c'est l'hypothèque qu'il fait peser sur nos enfants et petits-enfants. Entre la construction des centrales, leur démantèlement et la désactivation des déchets nucléaires, il peut se passer de nombreuses décennies, voire plusieurs siècles.
Or, aucun pays aujourd'hui ne peut être assuré d'une stabilité économique à l'échelle de siècles ou même de décennies. Les empires finissent toujours par s'effondrer. Prenons comme exemple le cas de l'Argentine, prospère jusqu'aux années 1930 et aujourd'hui en pleine débâcle économique. Qui dans ce pays pourrait aujourd'hui payer pour le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des noyaux radioactifs à longue vie ? Le krash de 1929 a montré la fragilité des économies mondiales à l'échelle de quelques mois. Et imaginons qu'à la place des pyramides les Égyptiens aient bâti des réacteurs et que dans les souterrains de Gizéh et de Carnac soient stockées d'immenses quantités de matériaux radioactifs. Qui s'en serait occupé après l'écroulement de l'Empire égyptien ?
Le nucléaire, c'est « après nous le déluge ! » ou, si vous préférez, « profitons-en maintenant et laissons nos descendants payer la note s'ils en sont encore capables ». Et l'idée que d'autres industries en font autant n'est guère une excuse acceptable."
Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Quelles énergies pour demain ?".
Sunday, August 31, 2008
Destruction
F. R. de Chateaubriand, cité par Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Qu'est-ce qu'on va manger ce soir ?".
Wednesday, August 27, 2008
Ils sont fous ces économistes !
Hubert Reeves, Mal de Terre, chapitre "Quelles énergies pour demain ?"
Monday, August 25, 2008
Des prophètes de malheurs
À la question suivante de Frédéric Lenoir:
"Il y a dans l'histoire une longue tradition de cassandres et de prophètes de malheurs. Ne craignez-vous pas d'être assimilés à ces annonciateurs d'apocalypse imminente ? Les cris d'alarme lancés aujourd'hui par vous et par d'autres ne sont-ils pas un couplet de plus dans cette longue litanie ? Sont-ils vraiment fondés sur des faits bien établis ?",
Hubert Reeves répond:
"C'est la question que nous devrons garder à l'esprit tout au long de ces chapitres. Nous essaierons d'estimer au plus juste le degré de crédibilité de ces assertions. Le devoir du scientifique est de jauger avec un esprit critique la mesure des menaces actuelles et de présenter les résultats et leurs éléments de preuve avec la plus grande prudence.
Nous ferons grand cas de ce qu'on appelle le « principe de précaution* ». Doit-on, en effet, attendre d'avoir la preuve complète et irréfutable de l'existence d'un danger pour le prendre au serieux ? Si vous voyez de la fumée dans votre cuisine, vous vous alarmerez avant d'avoir la certitude absolue qu'il y a le feu...
Incidemment, on peut constater que les prévisions alarmistes du passé, même lorsqu'elles se sont révélées exagérées ou erronées, ont souvent joué un rôle utile. Leurs signaux d'alarme ont largement contribué à réduire l'ampleur des catastrophes annoncées.
Prenons par exemple les alarmes concernant l'avenir de la biosphère. La prise de conscience de ce problème remonte au début des années 1960. Dans un livre célèbre, The Silent Spring, Rachel Carson exprimait les plus vives inquiétudes face à l'utilisation massive d'un nouveau pesticide, le DDT, qui allait selon elle exterminer les oiseaux et empoisonner des millions de personnes.
En 1968, selon Lamont Cole, écologiste à l'université Cornell, la combustion des carburants fossiles allait réduire l'oxygène atmosphérique au point de rendre l'air irrespirable.
Dans son livre The Population Bomb, publié en 1968, Paul Erlich annonçait que le smog (pollution atmosphérique créé par la combustion du charbon) allait tuer des dizaines de milliers de personnes, que l'Inde allait subir des famines massives et qu'avant l'an 2000 les eaux des océans seraient toxiques et vides de poissons.
Ces catastrophes, fort heureusement, ne se sont pas produites telles qu'annoncées. Mais ces déclarations ont joué un rôle important pour la suite des événements. En partie grâce au livre de R. Carson, l'emploi du DDT a été largement interdit, même si ses effets sont encore présents. Cole se trompait: brûler les carburants ne réduit pas l'oxygène de l'air, mais engendre l'effet de serre et réchauffe la planète. Son alerte a eu l'effet heureux de soulever cet autre problème, d'une extrême gravité. Les famines indiennes annoncées par P. Erlich ont été évitées grâce à la révolution verte, mais l'Inde, ayant doublé sa population, affronte le futur avec beaucoup moins de forêts et de terres arables. Les océans ne se sont pas vidés de leurs poissons à l'échelle décrite par P. Erlich. Mais de nombreuses espèces sont à ce point décimées aujourd'hui que leur pêche est interdite.
Les « alarmistes » se sont peut-être parfois trompés, ou ont exagéré les problèmes, mais ils ont joué un rôle important en donnant un signal d'alarme nécessaire."
* Le « principe de précaution » défini par l'ONU en 1994 s'énonce ainsi:
« Quand il y a risque de perturbations graves ou irréversibles, l'absence de certitudes scientifiques absolues ne doit pas servir de prétexte pour différer l'adoption de mesures.»
Hubert Reeves, Mal de Terre, prologue "L'avenir de la vie sur la Terre" (et notes du prologue).
Tuesday, August 12, 2008
Les petites choses
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Sur des sujets divers".
Monday, August 11, 2008
Ne pas déifier la raison
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Sur des sujets divers".
Rappelons que Gandhi place la raison au tout premier plan de sa conduite de vie ("Ma foi dans les écritures hindoues ne me conduit nullement à croire que chaque mot et chaque verset sont inspirés par Dieu... Je me refuse à me sentir lié par toute interprétation qui répugnerait à la raison ou à la morale, même si elle était irréfutable pour des exégètes.", voir ce post).
Mais comme toujours ses positions sont nuancées pour ne jamais tomber dans aucun extrémisme.
Thursday, August 7, 2008
Effort et résultat
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Sur des sujets divers".
Cela me fait penser aux paroles suivantes d'une chanson de Mano Solo (Le Monde Entier):
"dans la vie ce qui compte
c'est pas l'issue mais c'est le combat"
Voir aussi ce post de François.
Wednesday, August 6, 2008
Le futur appartient à la femme
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La mission de la femme".
Cela me fait penser à la chanson de Renaud, Miss Maggie.
Tuesday, August 5, 2008
L'esprit obtus
Sunday, August 3, 2008
Du pouvoir de l'État
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Le peuple et la démocratie".
Thursday, July 31, 2008
Le plus grand bien de tous
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Le peuple et la démocratie".
Tuesday, July 29, 2008
Des différences d'opinion
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Le peuple et la démocratie".
Monday, July 28, 2008
De la désobéissance civile
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Le peuple et la démocratie".
Sunday, July 27, 2008
Capitalisme, Communisme, et le juste milieu
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La pauvreté au coeur de l'abondance".
Thursday, July 24, 2008
Nous sommes des voleurs
Wednesday, July 23, 2008
Des biens indispensables
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La pauvreté au coeur de l'abondance".
Tuesday, July 22, 2008
La racine du mal
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "L'homme et la machine".
Un bon argument contre toutes les révolutions violentes, vouées à n'être que des révolutions au sens littéral du terme, c'est-à-dire un retour à la case départ après s'en être momentanément éloigné, du fait de ne pas s'être attaqué à la racine du mal: la violence !
Sunday, July 20, 2008
Une paix durable
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La paix internationale".
Wednesday, July 16, 2008
Socialisme authentique
Dans l'esprit du socialisme, le prince et le paysan, le riche et le pauvre, le patron et l'ouvrier sont sur un pied d'égalité. Pour reprendre un terme religieux, on pourrait dire que le socialisme ignore tout dualisme. Il veut l'unité parfaite. Si on jette un coup d'oeil sur les différentes sociétés qui existent dans le monde, on ne voit que dualité ou pluralité. L'unité, elle, brille par son absence... L'unité, selon mes propres vues, peut être parfaite sans empêcher une pluralité de modèles. [...]
Le socialisme, tel que je le conçois, a la pureté du cristal. Il exige par conséquent des moyens tout aussi purs pour arriver à ses fins. Des moyens impurs ne peuvent conduire qu'à une fin impure. Ce n'est pas par l'échafaud qu'on peut établir une véritable égalité entre le paysan et le prince, ou entre le patron et son employé. Le mensonge ne saurait conduire à la vérité. Seule une conduite véridique peut aboutir à la vérité. Peut-on dire que la non-violence et la vérité se ressemblent comme des frères jumeaux ? Absolument pas. L'une et l'autre sont indispensables pour former un tout unique. C'est pourquoi, parfois, on les compare aux deux faces d'une même pièce de monnaie. L'une est indissociable de l'autre. La valeur de la pièce est la même quel que soit le coté qu'on regarde et pourtant, d'une face à l'autre, les inscriptions diffèrent. Mais pour arriver à cette parfaite unité il faut une grande pureté. Que l'esprit ou le corps recèle une seule impureté et aussitôt le mensonge et la violence viennent y faire leur demeure.
En conséquence, seuls des socialistes, purs de coeur, non-violents et véridiques sauront bâtir une société authentiquement socialiste en Inde et dans le monde."
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La fin et les moyens".
Je savais que Gandhi devait être socialiste, comment en aurait-il été autrement ? Sa phrase "Des moyens impurs ne peuvent conduire qu'à une fin impure" résume très bien les raisons de l'échec du communisme. Alors, 60 ans après la mort de Gandhi, nous est-il encore permis d'espérer pouvoir vivre un jour dans une société authentiquement socialiste, ou bien cette idéal est-il à ranger au rayon des utopies ?
Tuesday, July 15, 2008
Limiter ses besoins
Il faut un minimum de bien-être et de confort ; mais, passé cette limite, ce qui devait nous aider devient source de gêne. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour avoir ensuite à les satisfaire n'est que poursuite du vent. Ce faux idéal n'est qu'un traquenard. Il faut savoir imposer une limite à ses propres besoins, physiques et même intellectuels, sinon la nécessité de les satisfaire devient recherche de la volupté. Nous devons nous arranger pour que nos conditions de vie, sur le plan metériel et culturel, ne nous empêchent pas de servir l'humanité, mission qui doit mobiliser toute notre énergie."
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "La maîtrise de soi".
De plus cela nous éviterait d'épuiser les ressources de notre planète trop rapidement !
Sunday, July 13, 2008
Du bien et du mal
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Religion et vérité".
C'est la première fois que j'entends (ou plutôt lis) un croyant dire ça, et cela me rejouit! Je n'ai jamais adhéré au concept de Satan. Je suis prêt à accepter celui de Dieu, d'ailleurs pour l'instant Dieu est pour moi la loi physique qui régit l'univers (car je suis sûr qu'au final tout doit pouvoir s'expliquer par une loi unique). Il reste à me convaincre qu'il est plus que ça, notamment qu'il
a un intérêt à suivre nos pauvres existences... Mais l'idée qu'il existe quelque chose opposé à Dieu, agissant pour détruire ce qu'il crée, et que Dieu tolérerait pour voir qui nous choisirions librement, malgré les souffrances et atrocités que cet état de fait induirait, m'est insupportable. Je suis donc d'accord avec Gandhi, l'opposition du bien et du mal est une construction purement humaine. Du coup l'existence même de la souffrance me pousse à penser que Dieu n'a aucun intérêt dans nos existences, ce qui est compatible avec sa définition comme la loi physique régissant l'univers.
P.S.: remarquez que Gandhi se contredit lui-même, voir sa "démonstration" que Dieu existe et est bienfaisant.
Wednesday, July 9, 2008
Il y a autant de religions que d'individus
Les religions représentent des routes différentes qui convergent au même point. Peu importe si nos chemins ne sont pas les mêmes, pourvu que nous atteignons le même but. A vrai dire, il y a autant de religions que d'individus. [...]
Dieu a créé différentes religions, tout comme Il a créé leurs adeptes. Comment donc pourrais-je concevoir par-devers moi que la foi de mon voisin soit inférieure, et souhaiter qu'il se convertisse à ma religion ? Si je suis vraiment un ami loyal, je ne peux que prier pour lui souhaiter de vivre en parfait accord avec sa propre foi. Il y a plusieurs demeures dans le royaume de Dieu et elles sont toutes aussi saintes.[...]
Je me méfie de ceux qui proclament leur foi aux autres, surtout lorsqu'ils ont en vue de les convertir. La foi n'est pas faite pour qu'on en parle mais pour qu'on la vive. Alors, d'elle-même, elle se propage."
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Religion et vérité".
Ah Gandhi, que je suis heureux de lire ça!
Si seulement tous les croyants de toutes les religions avaient compris cela, combien de guerres et d'atrocités auraient pu et pourraient être évitées ?
Thursday, July 3, 2008
Foi et raison
"Une Force mystérieuse et indéfinissable pénètre tout ce qui est. Je le sens, bien que je ne le voie pas. C'est cette Force invisible qui se fait sentir, malgré l'impossibilité où je me trouve d'en prouver l'existence, tant elle diffère de tout ce que mes sens peuvent appréhender. Bien que Dieu transcende toute réalité sensible, il est, jusqu'à un certain point, possible par la raison de savoir qu'Il existe.
Tandis qu'autour de moi, tout change et tout meurt, je perçois vaguement, sous ces apparences changeantes, une Force de Vie qui demeure immuable et soutient tous les êtres: créés par Elle, ils s'y dissolvent pour être à nouveau créés. Cette Force, cet Esprit qui informe toutes choses n'est autre que Dieu. Et comme nos sens ne nous montrent rien qui subsiste j'en déduis que Dieu seul est.
Cette force est-elle bienveillante ou malveillante? Pour moi, cela ne fait aucun doute: elle est foncièrement bienveillante. Car la vie persiste au coeur même de la mort, la vérité rayonne en dépit du mensonge qui l'entoure, et la lumière resplendit dans les ténèbres. J'en déduis que Dieu est Vie, Vérité et Lumière. Il est Amour. Il est le Suprême Dieu. [...]
Cette croyance en Dieu doit s'appuyer sur la foi qui transcende la raison. Même pour parvenir à ce qu'on appelle la « réalisation » il faut, à la base, le soutien de la foi. C'est voulu par la nature même des choses. Qui peut transgresser les limites de son être? Je prétends qu'il est impossible d'arriver à une réalisation parfaite tant que nous sommes dans ce corps. Mais de toutes façons, ce n'est pas nécessaire. Il suffit d'avoir une foi vivante et inébranlable pour atteindre les plus hauts sommets qui soient accessibles à notre nature. Dieu n'est pas extérieur à notre enveloppe de chair. Par conséquent, toute preuve tirée du dehors n'a que peu de valeur, pour ne pas dire aucune. Nous ne pourrons jamais Le percevoir au moyen des sens. Il est au-delà. Nous pouvons Le pressentir, à condition de nous retirer de nos sens. La musique divine ne cesse jamais de faire entendre ses harmonies en nous-mêmes, mais la vie des sens est si bruyante qu'elle noie cette subtile mélodie, différente de tout ce que l'ouïe peut discerner et infiniment supérieure à toute réalité sensible. [...]
Ma foi dans les écritures hindoues ne me conduit nullement à croire que chaque mot et chaque verset sont inspirés par Dieu... Je me refuse à me sentir lié par toute interprétation qui répugnerait à la raison ou à la morale, même si elle était irréfutable pour des exégètes. [...]
Il est vraiment des domaines où la raison ne peut guère nous éclairer et où il faut nous en remettre à la foi pour continuer notre route. Dans ce cas, alors, la foi ne contredit pas la raison, mais la dépasse. La foi est une sorte de sixième sens qui s'exerce là où la raison n'est plus compétente."
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Religion et vérité".
Comme Gandhi, je pense que la foi n'a pas à s'opposer à la raison, mais se situe au-delà. C'est bien mon problème: tout ce que je crois, j'y ai abouti par la raison, et je suis incapable de trouver la foi par la raison, bien que j'envie ceux qui l'ont (ceux comme Gandhi, qui ne s'en aveuglent pas), car sans foi la vie est complètement absurde... Mais j'avoue ne pas comprendre le raisonnement de Gandhi pour prouver l'existence de Dieu par la raison, alors il ne me reste que le pari de Pascal (voir un prochain post, lorsque je serai remonté aux débuts de mon carnet de citations, ce qui peut prendre du temps puisque j'ai déjà du mal à suivre les citations de mes lectures présentes), mais cela ne touche pas mon coeur.
Y-a-t'il donc des "élus", comme les Écritures le disent, tandis que les autres sont laissés sur le bord de la route? Si c'était le cas, je ne pourrais jamais croire à un Dieu qui aurait fait les choses ainsi.
Wednesday, July 2, 2008
Passions
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "Religion et vérité".
Tuesday, July 1, 2008
Children (and fools) tell the truth
As Hubert Reeves says, nothing seems to have changed since 1992, when Severn Cullis-Suzuki delivered this speech at the Earth Summit in Rio de Janeiro at the age of 12. She is now an environmental activist.
Thursday, June 26, 2008
Tolérance
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "En guise d'autobiographie".
Tuesday, June 24, 2008
Voix intérieure
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "En guise d'autobiographie".
Le sujet n'a rien à voir (quoique si nous écoutions un petit peu plus nos voix intérieures, cela aiderait), mais je vous recommande de lire ce texte (Si Gandhi était encore parmi nous) d'un journal indien traduit en français sur le site de Courrier International (merci Davy pour m'avoir envoyé cet article).
Monday, June 23, 2008
Bombe atomique
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "En guise d'autobiographie".
Le monde n'a pas (encore?) adopté la non-violence, et les armes nucléaires n'ont pas arrêté de proliferer. La mise en garde de Gandhi est donc d'autant plus d'actualité!
Thursday, June 19, 2008
Ahimsa
"Il y a quelques jours, à l'ashram, un veau qui s'était blessé, gisait sur le sol, en pleine agonie. L'animal avait reçu tous les soins possibles. Mais, selon le vétérinaire que nous avions consulté, le cas était désespéré. La pauvre bête souffrait tellement que le moindre mouvement la faisait hurler de douleur.
Dans ces circonstances, j'estimais que la pitié la plus élémentaire exigeait qu'on mît fin à cette agonie en achevant l'animal. La question fut soulevée en présence de tous les membres de l'ashram. Au cours de la discussion, un voisin fort estimable s'opposa avec véhémence à ma suggestion. Selon lui, on n'a pas le droit de détruire ce qu'on est incapable de créer. Cet argument aurait été valable si on agissait en l'occurrence dans un intérêt égoïste. Mais ce n'était pas le cas. Finalement, en toute humilité mais sans la moindre hésitation, je fis donner le coup de grâce à l'animal en demandant au vétérinaire de le piquer. Ce fut l'affaire de deux minutes.
Je savais que l'opinion publique, surtout à Ahmedabad, me désavouerait et verrait dans mon acte un manquement à l'ahimsa. Mais je sais non moins bien qu'il faut faire son devoir sans se soucier de l'opinion des autres. J'ai toujours considéré que chacun devait agir selon sa propre conscience, même si les autres vous donnent tort. L'expérience a confirmé à mes yeux le bien-fondé de ce principe. C'est ce qui fait dire au poète: « le sentier de l'amour passe par l'épreuve du feu; les timorés s'en détournent ». Le sentier de l'ahimsa, c'est-à-dire de l'amour, doit souvent être parcouru en toute solitude.
On pourrait, non sans raison, me poser la question: Auriez-vous procédé de la même manière si, au lieu d'un veau, vous aviez eu affaire à un être humain? Aimeriez-vous qu'on vous traite de la même façon? Je réponds: « oui ». Le même principe vaut pour ces deux cas. Ce qui s'applique à une situation doit être applicable à toutes. Cette règle ne souffre aucune exception, ou alors le fait de tuer ce veau était un acte mauvais et violent. Toutefois, si on n'abrège pas les souffrances des êtres qui nous sont chers, en mettant un terme à leurs jours, c'est qu'en général on dispose d'autres moyens pour les secourir et qu'ils peuvent eux-mêmes décider en connaissance de cause. Mais, supposons qu'un ami se débatte dans les affres de l'agonie. Le mal dont il souffre est incurable et je ne peux rien pour atténuer son supplice. Dans ce cas, s'il n'a même plus de conscience réfléchie, le recours à l'euthanasie ne me semblerait nullement contraire aux principes de l'ahimsa.
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "En guise d'autobiographie".
Tuesday, June 17, 2008
Anti-dogmatisme
Mohandas Gandhi, Tous les hommes sont frères, chapitre "En guise d'autobiographie".
Monday, June 16, 2008
For the beauty of science
Marie Curie, "On the discovery of radium", speech delivered in 1921.
We should always keep this in mind, and resist the spreading of the capitalist logic into the realm of research, as is being done for example right now in France to the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) with the recently created Agence Nationale de la Recherche (ANR).
Wednesday, June 11, 2008
Démocratie et écologie
Les démocraties vivent sur une culture de court terme, de compromis sinon de clientélisme. Ceux qui nous gouvernent ne sont pas fondamentalement plus éclairés ou plus compétents que leurs électeurs, ils exécutent leurs désirs souvent recueillis par des sondages d'opinion au fil de l'eau. Les élites font davantage dans le registre d'une gouvernance compassionnelle que dans la promotion d'un courage politique. Ceux qui gouvernent entretiennent notre schizophrénie, enregistrent nos plaintes et flattent notre immaturité mais ne sont certainement pas chargés de promouvoir un autre projet de société. Infantilisés, nous nous tournons pour régler les problèmes vers nos dirigeants, lesquels en retour n'ont qu'une crainte, celle de nous déplaire !
Les élus ne sont pas responsables de notre inertie. Trop gâtés, les citoyens en démocratie ? Oui, assurément trop habitués au confort matériel, au repli narcissique et à l'indigence intellectuelle, les citoyens des régimes démocratiques n'ont plus faim, ils sont gavés et infantilisés, allergiques aux mots qui font peur: rigueur, faillite, effort, rupture, guerre. Mais aussi don, générosité, partage. Comment trouver la lucidité et le courage pour changer radicalement et militer pour une restructuration fondamentale ? Les démocraties sont myopes, vieillissantes et faibles. Quand on mesure la difficulté pour ces pays de recevoir le Dalaï Lama chez eux** ou de contrôler des sites nucléaires, on peut émettre des doutes sur notre capacité à proposer un projet de civilisation.
Depuis l'Europe, nous oublions à quel point le monde est jeune et en effervescence. Il faudra faire toute sa place à cette jeunesse qui sera en première ligne et lui donner les moyens de s'exprimer, d'agir. Les non-décisions qui sont prises aujourd'hui, le sont par des élites vieillissantes et technocratiques, nourries au mythe du progrès, repliées sur elles-mêmes. Nos dirigeants ne portent aucun projet, ne transmettent aucun message à la hauteur de l'enjeu. Il faudra entendre notre jeunesse, même si en matière de droits de vote il est plus intéressant de choyer les anciens.
Mais, en dépit de toutes ses faiblesses, les régimes démocratiques sont les mieux armés pour diffuser l'information, initier des réflexions et parfois prendre les devants comme le fait en ce moment l'Union européenne avec le Protocole de Kyoto qu'elle tient à bout de bras. La priorité est bel et bien d'éduquer, d'expliquer sans relâche, de prendre l'information à la source, d'écouter ceux qui savent, de convaincre, et surtout d'inventer... C'est uniquement dans un cadre démocratique que pourront se mobiliser les citoyens pour bâtir progressivement une nouvelle gouvernance mondiale. Aucune autre structure n'est en mesure de le faire. Pacifiquement, il n'existe aucune autre alternative."
Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Une communauté de destins".
* cette citation est de Winston Churchill:
"Democracy is the worst form of government, except for all those other forms that have been tried from time to time" (source: article Démocratie de Wikipedia).
** quand je pense que notre ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin a critiqué le maire de Paris Bertrand Delanoë pour avoir récemment décerné le titre de citoyen d'honneur de la Ville de Paris au Dalaï-Lama, tout ça par peur que les Chinois boycottent les produits français parce qu'on a osé protester contre la répression brutale d'une manifestation tibétaine juste avant les Jeux Olympiques. Quand le commerce passe avant les principes...
Monday, June 9, 2008
Abeilles
"Einstein ne disait-il pas que si les abeilles disparaissaient, l'humanité en avait pour quatre ans ? Qui pollenisera la nature à leur place ?"
Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Terre et mer nourricières ?".
Sunday, June 8, 2008
De l'ignorance à la schizophrénie
Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Tous schizophrènes".
Thursday, June 5, 2008
Poème
"Homme libre, la mer est ton miroir tu contemples ton âme."
Cité par Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Terre et mer nourricières ?".
Wednesday, June 4, 2008
Réfugiés climatiques
"Quand une niche écologique se modifie pour des raisons climatiques, on assiste à ce que l'on appelle la dispersion des espèces qui y vivent pour s'adapter aux nouvelles conditions. Cela s'applique aussi aux hommes. En 2003, le rapport du GIEC* jette un pavé dans la marre: 200 millions de personnes seront déplacées d'ici à 2050 à cause du réchauffement climatique. Ce sont les réfugiés climatiques. Cette estimation, abondamment relayée par la presse, met en évidence les conséquences humaines des changements climatiques dans nos sociétés qui ne sont absolument pas préparées à encaisser de telles ondes de choc. Devant l'ampleur des problèmes annoncés - 200 millions de personnes ce n'est pas rien, essentiellement au Sud - et dans un contexte de raréfaction des ressources, la prise de conscience collective semble progresser, mais à petits pas...
Si les prévisions du GIEC se réalisent, déjà en moins de 40 ans nous devrons gérer des déplacements de populations plus importants que lors de la colonisation des Amériques du XVIe au XVIIIe siècle. Avec une différence notable: à l'époque l'Amérique offrait d'immenses territoires vides. La Terre d'aujourd'hui est surpeuplée, particulièrement au Sud où la croissance démograpique continue de battre son plein.
Il faut aussi noter que les zones les plus à risques, deltas des fleuves et plaines côtières, du fait de la montée des océans, sont parmi les zones les plus peuplées sur Terre, car c'est là, les terres étant les plus productives, que l'Homme s'est installé en premier.
Les stratégies que développent tous les pays riches pour garder les réfugiés et les immigrants à l'extérieur de leurs frontières, risquent de ne pas peser lourd face au caractère inéluctable et massif des migrations à venir (difficile de convaincre quelqu'un de rester chez lui quand sa survie est en cause...). A regarder les difficultés actuelles de l'Espagne et de l'Italie, aux avant-postes géographiques de l'Europe, à contenir des flux, pourtant encore bien limités, on peut légitimement se demander si nous aurons la capacité de gérer, humainement, cette émigration forcée de populations et de choisir notre immigration. Pour autant, contrairement aux idées reçues, ce sont les pays pauvres qui seront les premiers en ligne et qui supportent déjà l'essentiel de ces afflux massifs de réfugiés. Ces dix dernières années, 72% des demandeurs d'asile ont été accueillis dans des pays du Sud. Dans ces conditions, il serait naïf de croire que cette situation pourra perdurer sans conflits au sein même de ces Etats comme au plan international."
Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Démographie, croissance et environnement".
* Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat.
Ceci montre bien la naïveté du concept d'immigration "choisie", cher à notre Président Nicolas Sarkozy, qui est un luxe que nous ne pourrons pas nous offrir pendant très longtemps encore sans conflits. Sans parler du fait que je trouve ce concept abominable...
Monday, June 2, 2008
Empreinte écologique
La moyenne mondiale de l'empreinte écologique est de 2,2 hectares par Terrien. Il faut tout d'abord remarquer une grande diversité entre les pays: l'empreinte écologique varie de 0,8 hectare par habitant en Inde à 9,6 hectares aux Etats-Unis; les Emirats arabes unis sont à plus de 10 hectares par habitant: en effet, ils dessalent l'eau de mer en utilisant du pétrole. Dans les pays développés, l'énergie représente 60% de cette empreinte écologique. Si on n'en tenait pas compte, une seule planète serait suffisante. C'est bien la question de l'énergie et donc de nos modes de production et de consommation, toute notre mobilité, qui rend notre empreinte si forte. Si l'ensemble des habitants de la planète vivaient comme un Américain en 2008, il faudrait à l'humanité cinq planètes de rechange pour garantir le même niveau de vie.*
Bien qu'imparfaite, la méthode de l'empreinte écologique est une remarquable visualisation de notre «droit au sol» réparti entre tous les habitants de la Terre. Vers 1985, selon le mode de calcul de l'empreinte écologique, la demande a dépassé l'offre, autrement dit nous vivons à crédit et accumulons une dette écologique.
Que cela hérisse le poil ou pas des mammifères omnivores que nous sommes, nous vivons dans un écosystème fini. La capacité de la Terre à entretenir notre espèce est largement entamée. Nos échappatoires sont réduites. Si dans un mouvement de folie (ou de sagesse?) le monde entier acceptait de devenir végétarien et de ne laisser que peu de chose ou rien à l'élevage, l'actuel 1,4 milliard d'hectares de terre arable pourrait entretenir environ 10 milliards d'habitants*. Si l'homme utilisait comme nourriture toute l'énergie captée par la photosynthèse réalisée par les végétaux, tant terrestres que marins - soit quelque 40 000 milliards de watts -, la planète pourrait entretenir environ 17 milliards d'habitants. Entre-temps la Terre serait cependant devenue un enfer, telle que dépeinte dans ce film visionnaire Soleil vert. Dans les vingt prochaines années, il semble peu probable que nos goûts ou notre métabolisme nous conduisent à de tels comportements alimentaires. En outre, l'homme doit partager son espace, toujours plus réduit par la pression démographique, pour d'autres besoins que ses stricts besoins alimentaires. Le sol est de plus en plus occupé pour construire des villes qui s'étendent toujours davantage, produire de l'énergie renouvelable (biocarbutants, ferme éolienne, photovoltaïque) et développer les infrastructures de transports, notamment dans les pays émergents.
Dans les vingt prochaines années, il n'y a aucunement à compter sur une baisse de la démograpie pour relâcher la pression sur les ressources énergétiques et aussi vivrières que nous nous partageons. Bien au contraire. Notre empreinte écologique va s'alourdir en raison de la croissance économique de l'Inde et de la Chine conjuguées."
Geneviève Ferone, 2030, le krach écologique, chapitre "Démographie, croissance et environnement".
* mis en gras par moi.
Voici une bonne raison de devenir végétarien !
D'après les Nations Unies, la population mondiale pourrait atteindre les 10 milliards d'individus en 2040, si la fertilité reste constante (voir http://esa.un.org/unpp). Etant donné l'augmentation des besoins d'espace pour nous loger et produire de l'énergie, il n'y a guerre de chance que les surfaces arables augmentent. Donc si nous voulons pouvoir nourrir tout le monde d'ici 2040, il faut renoncer à l'élevage !
Saturday, May 31, 2008
Travail et richesse
"Le travail n'est pas la source de toute richesse. La nature est tout autant la source des valeurs d'usage (et c'est bien en cela que consiste la richesse matérielle !) que le travail, qui n'est lui-même que la manifestation d'une force naturelle, la force de travail humaine."
Karl Marx, Critique du programme de Gotha.
Ma confusion doit venir des différentes valeurs, d'usage vs d'échange, dont il fait la distinction dans Le Capital.
Il faudra donc que je le relise plus attentivement (et jusqu'au bout) un jour...